The Humans (1992 – Amiga, Atari ST, Super Nintendo, Megadrive)

Jeu de réflexion à la Lemmings, The Humans vous propose de faire évoluer votre tribu d’hommes préhistoriques par le biais d’énigmes. Comme dans Lemmings, il faudra diriger ses bonshommes à bon escient, dans le temps imparti et sans trop de perte. Nos petits bonshommes pourront chasser le dinosaure, faire du saut à la perche ou bien la courte échelle. Les actions possibles s’élargiront à mesure que votre tribu fera de grandes découvertes : le silex, le feu ou bien encore la roue. Voilà donc un jeu diablement sympathique avec lequel on se grattera souvent la tête et les poils du menton.

On s’amusera de temps en temps de quelques détails comme le design plutôt attachant des bonshommes, la possibilité délirante de faire du monocycle ou de s’accrocher aux serres d’un ptérodactyle. Si le gameplay demande de manipuler la manette dans tous les sens (au point de se perdre dans les touches), et fait de Humans un jeu peut-être moins fun et moins accessible que Lemmings, il n’en reste pas moins un très bon jeu, accrocheur et bien mignon, et une référence du genre.

Another World (1991 – Amiga, Atari ST, Megadrive, Mega CD, Super Nintendo, 3DO, Jaguar, PC…)

Chef d’œuvre d’un seul homme, Eric Chahi, Another World est un jeu immersif. Par son ambiance particulière mais aussi par ces fameuses cinématiques intégrées à l’action. Avec cette mise en scène en direct, le jeu se rapproche côté émotions du cinéma. Il n’y a qu’à voir ce gros plan effrayant de l’énorme félin noir au début du jeu, un gros plan qui marque durablement le joueur !

Quant aux graphismes, on est vraiment dans un autre monde ! L’utilisation des polygones 2D offre un rendu exceptionnel autant du côté esthétique (les décors d’une froide étrangeté sont magnifiques) que de l’animation (la fluidité des mouvements égale celle d’un Prince of Persia). Côté jeu, ce mélange d’action et d’énigmes est très difficile et ne se livre vraiment qu’avec le temps, les occasions de mourir étant légions et imprévisibles.

Du coup, les gamers en manque d’action pure lui préféreront certainement Flashback. Ce jeu réutilise avec efficacité les mêmes procédés techniques (cinématiques, polygones 2D…) mais n’a pas la dimension artistique qui rend cet Another World si émouvant.

Rick Dangerous (1989 – Atari ST, Amiga, Amstrad CPC)

Parodie d’Indiana Jones, Rick Dangerous trimballe ses pixels et son gros nez dans des niveaux de l’Enfer entre temple Inca, pyramide d’Egypte ou château emplis de Nazis. Soyez-en averti : chaque pas trottiné est susceptible d’être votre dernier. Le jeu est d’une difficulté hautement sadique et les morts (accompagnées d’un petit cri rigolo) s’enchaînent sans fin. A la longue, c’est un véritable plaisir de faire mourir notre Rick Dangerous, de le voir tomber dans des pièges que les programmeurs, amateurs de fausses pistes et de traquenards, ont pris un malin plaisir à mettre là où on ne s’y attend pas.

En bon die and retry, Rick Dangerous demande au joueur de mémoriser le parcours au pixel près ; un challenge excellent d’autant que le jeu fait preuve d’un level design très inventif. Le stock de vies est conséquent pour ne pas être trop frustré, et dynamites ainsi que flingot sont là pour piller sauvagement et sans aucune pitié les tombes et autre cavernes. Doté d’un pixel art tout rond, c’est le die and retry le plus drôle qui soit.

Un chef d’œuvre vidéo-ludique tout à la fois mortel et tordant.

Black Tiger (1987 – Arcade, Amiga, Atari ST, Amstrad CPC, Commodore 64)

Encore une pièce ? Black Tiger est de ces jeux d’arcade qui donne envie de casser sa tirelire. Deux ans après Ghosts ‘n Goblins, Capcom introduit dans sa recette de Run ‘n Jump des éléments de RPG avec clés, coffres et trésors. On libère des petits vieux : certains libèrent des items quand d’autres ont carrément une boutique derrière eux. On customise son équipement, on devient plus résistant, plus fort, plus armé que jamais. Côté plates-formes, on grimpe partout sans s’abstenir de lancer sa chaîne et de tirer des poignards. C’est le panard complet !

Avec un aplomb qui décontenance (oui, j’ai plus de trente ans et alors ?), Black Tiger cumule avec joie tout ce qu’on peut aimer dans un jeu d’arcade : une action démente, difficile mais jamais frustrante, de gros items qui tombent comme au jackpot et des détails graphiques croustillants, dorés à point dans les hauts fourneaux de chez Capcom.

Ça mérite bien les crédits infinis !