Hellblade est une marche lancinante et angoissante. On partagera les hallucinations visuelles et auditives de la marcheuse, Senua, une guerrière Picte atteinte de troubles psychotiques. L’expérience vaut pour elle, interprétée avec force par Melina Juergens et pour le remarquable décorum nordique nous immergeant petit à petit dans les ténèbres Vikings. En se bornant à une alternance d’énigmes et de longs combats (des vagues de monstres dans des arènes), le jeu installe une petite routine qui à la longue peut faire perdre quelques grammes d’intensité à l’ensemble.
Néanmoins, Hellblade met toujours; au bon moment; un bon coup de marteau dans la boîte crânienne, et se révèle in fine perturbant et sublime comme un poème hurlé en langue scalde. La folie est vraiment traitée sous tous ses aspects et peut même finir par troubler à force de voix parasites, de fissures lézardant le fameux 4ème mur (les regards caméra !) et d’autres tangages bien perturbants.
En un mot : remarquable.