The Humans (1992 – Amiga, Atari ST, Super Nintendo, Megadrive)

Jeu de réflexion à la Lemmings, The Humans vous propose de faire évoluer votre tribu d’hommes préhistoriques par le biais d’énigmes. Comme dans Lemmings, il faudra diriger ses bonshommes à bon escient, dans le temps imparti et sans trop de perte. Nos petits bonshommes pourront chasser le dinosaure, faire du saut à la perche ou bien la courte échelle. Les actions possibles s’élargiront à mesure que votre tribu fera de grandes découvertes : le silex, le feu ou bien encore la roue. Voilà donc un jeu diablement sympathique avec lequel on se grattera souvent la tête et les poils du menton.

On s’amusera de temps en temps de quelques détails comme le design plutôt attachant des bonshommes, la possibilité délirante de faire du monocycle ou de s’accrocher aux serres d’un ptérodactyle. Si le gameplay demande de manipuler la manette dans tous les sens (au point de se perdre dans les touches), et fait de Humans un jeu peut-être moins fun et moins accessible que Lemmings, il n’en reste pas moins un très bon jeu, accrocheur et bien mignon, et une référence du genre.

Ecco the Dolphin: Defender of the Future (2000 – Dreamcast, Ps2)

Que retenir de ce jeu ? Qu’il est fastidieux avec ses énigmes à tirer la queue d’un poisson, comme certains le pensent, sans y avoir réellement joué. Effectivement, Ecco demande une patience de sioux. Certains passages sont particulièrement casse-tête mais les efforts sont comme souvent récompensés. Le jeu est bien plus qu’une aventure à déficeler. En effet, le joueur doit appréhender un nouvel environnement : l’eau.

Ainsi, passées quelques heures, on a vraiment l’impression d’être en train de nager. La jouabilité, précise et instinctive, après un temps d’adaptation (on n’est plus sur terre ferme, on est désorienté au début), participe beaucoup à cette sensation. L’ambiance est du reste envoûtante, le réalisme saisissant des créatures marines côtoient des architectures impressionnantes, futuristes et poétiques. Beaucoup de passages relèvent de la pure claustrophobie (dans les cavernes), d’oppression (le grand blanc) quand d’autres laissent au contraire un incroyable sentiment de liberté voire de vertige (Hanging Waters, les tubes d’eau dans le ciel)…

Avec une somme de moments d’anthologie, l’immersion est totale : voilà en gros pourquoi cet épisode Dreamcast est un chef-d’oeuvre.

Rez (2001 – Dreamcast, Ps2)

Rez est un shoot en fil de fer où on locke des parallélépipèdes en guise d’ennemis avec de la musique électronique dans les oreilles. Amis des jeux étranges, bonsoir ! Détruit par la critique à l’époque de sa sortie, encensé par des milliers de retro-gamers aujourd’hui, Rez, c’est noir ou blanc. On aime ou on déteste. Pour ma part, passé mes appréhensions, j’ai découvert le dernier grand jeu de la Dreamcast. Un chef d’oeuvre de chaque instant, loin de ce qu’on a pu en dire (rudimentaire, rebutant, trop court, répétitif, sans intérêt…).

Jouer à Rez, c’est s’immerger dans un monde qui n’a rien de commun avec le monde réel. La musique entêtante vous suit jusque dans vos tirs (chaque ennemi touché égale une note) et l’univers en fil de fer n’est pas comme on pourrait le croire rudimentaire. Les effets de lumière, les distorsions, les rotations, le décor en perpétuelle construction, le foisonnement de détails et la fluidité de l’ensemble ne trompent pas, on est bien sur une 128-bit et la réussite visuelle est de chaque instant. Beau, Rez l’est.

Court, trop court, Rez l’est aussi mais comme c’est un jeu hypnotisant, une fois accroc, on y joue toujours et sans cesse.

Another World (1991 – Amiga, Atari ST, Megadrive, Mega CD, Super Nintendo, 3DO, Jaguar, PC…)

Chef d’œuvre d’un seul homme, Eric Chahi, Another World est un jeu immersif. Par son ambiance particulière mais aussi par ces fameuses cinématiques intégrées à l’action. Avec cette mise en scène en direct, le jeu se rapproche côté émotions du cinéma. Il n’y a qu’à voir ce gros plan effrayant de l’énorme félin noir au début du jeu, un gros plan qui marque durablement le joueur !

Quant aux graphismes, on est vraiment dans un autre monde ! L’utilisation des polygones 2D offre un rendu exceptionnel autant du côté esthétique (les décors d’une froide étrangeté sont magnifiques) que de l’animation (la fluidité des mouvements égale celle d’un Prince of Persia). Côté jeu, ce mélange d’action et d’énigmes est très difficile et ne se livre vraiment qu’avec le temps, les occasions de mourir étant légions et imprévisibles.

Du coup, les gamers en manque d’action pure lui préféreront certainement Flashback. Ce jeu réutilise avec efficacité les mêmes procédés techniques (cinématiques, polygones 2D…) mais n’a pas la dimension artistique qui rend cet Another World si émouvant.

Panzer Dragoon (1995 – Saturn, PC)

Malgré un concept vieux comme le monde (je blaste, je blaste, j’esquive et je reblaste), Panzer Dragoon est une expérience unique, un jeu cultissime à plusieurs niveaux, et ce pour plusieurs raisons. D’une part, la réalisation prouvait à l’époque de sa sortie que la Saturn était capable de grandes choses. Une 3D mappée riche en détails, des décors somptueux et des boss monstrueusement énormes. Le jeu propose aussi un gameplay très intéressant avec une gestion permanente des vues (les ennemis arrivent de tous les côtés). Et l’animation est remarquable (on plane, on accélère, on change de direction).

D’autre part, Panzer dépasse son concept (le shoot bourrin) pour nous amener vers des sphères très peu explorées alors. Dès l’intro en image de synthèse, l’immersion du joueur est totale. On rentre dans Panzer Dragoon comme dans un film. Tout marche dans ce sens : la musique symphonique rarement entendue sur console en 1995, le design inspiré par Moëbius, un maître de la BD, la mise en scène des niveaux…

Nul doute, Panzer Dragoon est un chef d’oeuvre du genre !

Primal Rage (1995 – Arcade, Playstation, Saturn, 3DO, Jaguar CD, Megadrive, 32X, Super Nintendo)

Quel monstre préhistorique l’emportera ? Le King Kong de Bornéo ou le T-Rex de Mexico ? Au sol, Raquel Welch tient les paris… Jeu de baston avec des gros dinos, Primal Rage est dans la lignée des Mortal Kombat avec plein de fatalités bien gores. Le résultat est sympathique avec une réalisation honnête. Quelque soit le support, l’animation image par image est particulièrement bien rendue.

En ce qui concerne les graphismes, on préférera évidemment la borne d’arcade (les dinos y sont énormes !) et les versions 32 et 64 bits, sachant que nos bébêtes en pâte à modeler pixelisent énormément sur consoles 16-bit. Côté jeu, vous vous battrez contre la manette tellement les coups spéciaux sont durs à sortir. Ils nécessitent parfois plus de doigts qu’on en a !…

Certes, Primal Rage ne casse pas trois pattes à un T-rex mais le temps d’une partie ou deux, il s’avère distrayant.

Streets of Rage 2 (1992 – Megadrive)

En offrant au joueur un pur jeu d’arcade avec des sprites énormes et une ambiance de folie, Streets of Rage 2 surclasse la concurrence, le premier épisode, très bon au demeurant, et même sa suite, laquelle m’a assez déçu… En coopération, SOR 2 dépasse en effet toutes les attentes avec des persos complémentaires et charismatiques. Axel Stone distribue des bourre-pifs à qui en veut, avant de les finir sur un hypercut enflammé, et Max le bibendum joue les tractopelles avec ses coups d’épaule dévastateur. Blaze, pleine de grâce, fait des soleils percutants quand Skate, adepte du breakdance en roller, décanille les punks en rythme.

Le jeu propose des ennemis renouvelés (même si le clone à crête a la cote), une variété d’environnements monstres, des niveaux graphiquement fins et inspirés. Certains détonnent même comme ce niveau biomécanique, que n’aurait pas renier un H.R Giger, dans le train fantôme de la fête foraine. Rendons hommage pour finir à la bande son punchy et électrisante de Yuzo Koshiro qui transforme la Megadrive, laquelle n’a pas tellement l’habitude, en véritable beatbox.

Assurément, LE Beat-Them-All de la Megadrive et un des tous meilleurs jeux de la 16-bit de Sega.

Streets of Rage (1991 – Megadrive)

Streets of Rage est le Beat them all qui donnera le LA du genre sur Megadrive, reprenant à son compte ce qui avait déjà été fait dans Final Fight et Double Dragon. A savoir de la baston de rue avec un écran qui défile et des ennemis à la pelle qui avancent. On a le choix entre les trois « As » de la police, lesquels se manient à la perfection pour une joute cadencée par les baffes et les coups de semelles dans les gencives. Lorsque la situation l’exigera, (des ennemis partout, un boss surpuissant), il ne faudra pas hésiter à faire appel à nos collègues, qui arriveront derrière en voiture, armés d’un bazooka (!) pour dégager le terrain. Anecdote amusante : c’est la chose que l’on fera dès les premières secondes de jeu en se trompant de bouton…

Alors même si sa suite fera encore mieux avec des persos plus gros et des décors plus jolis, Streets of Rage est un petit monument que l’on visitera souvent et de préférence avec un ami.

Ambiance 16-bit, néons, pixels et baston garantie !

Puggsy (1993 – Megadrive, Mega CD)

Puggsy est un sympathique jeu de plates-formes où l’on incarne un gentil extra-terrestre (une aubergine croisée à une patate) égaré sur une île pleine de matous particulièrement vilains. L’originalité du jeu vient que les effets physiques de chaque objet à disposition ont été admirablement bien traduits. Ainsi, une enclume vous permettra d’avancer face à un ventilateur ou alors un ballon, bien envoyé, rebondira contre le pan d’un mur et vous permettra d’atteindre une cible… Le jeu demande ainsi un effort de réflexion pour utiliser les objets à bon escient et passé les premiers niveaux simplissimes (la plage), l’aventure ne sera pas de tout repos.

Graphiquement très joli, Puggsy bénéficie de la patte de Psygnosis (Flink ou Wiz’n Liz sur le même support) avec des décors, bien que peu colorés, détaillés et rigolos. En revanche, les animations, à commencer par le héros, sont réduites ici au strict minimum. Ca manque vraiment de punch à ce niveau. Les boss, eux, sont impressionnants et beaucoup d’effets absents habituellement sur Megadrive (rotations, zoom…) sont de la partie.

Prenant, amusant, bien réalisé… Puggsy est un jeu bien cool.

Gex (1995 – 3DO, Saturn, Playstation)

Le plus marquant dans ce jeu de plates-formes en 2D est certainement l’animation du lézard. Fluide et rapide, elle se combine à la perfection à un gameplay jouissif : notre gecko bavard pourra grimper du mur au plafond et gambader sur n’importe quelle paroi, même celle qui nous font face, sans subir les affres de la gravité.

Se ventouser partout et gober les mouches avec sa grande langue deviendra vite une seconde nature. On prendra plaisir à visiter des mondes extrêmement variés (épouvante, cartoon, jungle, kung fu) gardés par des boscos parfois très impressionnants (le dragon guatemaltèque fait son petit effet). Les graphismes sont très jolis avec une mention spéciale pour le monde Cartoon (et ses décors délirants et haut en couleur).

Gex est un excellent jeu de plates-formes, le meilleur sur 3DO, et il est bien meilleur aussi que ses suites en 3D.