Thief (2014 – Ps3, Xbox 360, Ps4, Xbox One, PC)

A la fois reboot et quatrième volet de la saga du voleur, Thief remet au goût du jour l’infiltration et la rocambole nocturne. A nous la Cité, ville steampunk pur jus de rouille, véritable dédale de ruelles sombres et crasseuses. A nous toutes les aptitudes et autres gadgets du cambrioleur avec entre autres le cache-cache dans l’ombre, les flèches-grappins et le crochetage bien classe. Malgré une ambiance géniale et des qualités évidentes, la critique professionnelle s’en est donné à cœur joie pour étriper ce Thief, lui reprochant en chœur son dirigisme, l’architecture morcelée de la ville ou l’I.A défaillante (??).

Si on peut pinailler sur l’histoire prétexte, le jeu offre énormément de possibilités. La ville, divinement tarabiscotée, nous oblige enfin à observer pour repérer tous ses recoins. Et j’ai rarement vu une I.A aussi réactive. On reproche aux gardes d’être parfois aveugles, mais on critique là le concept même de la série : si le voleur noir reste immobile dans les ténèbres, l’obscurité le rend invisible.

Vu que les combats sont souvent mortels, le jeu nous oblige à la plus impérieuse des discrétions. Parfait, c’est la définition même du genre : l’infiltration.

Assassin’s Creed Origins (2017 – Ps4, Xbox One, PC)

Après deux années de repos bien méritées, la série des AC prend un nouvel envol avec Origins. Ici, il est question des origines de la Confrérie. On découvre l’Égypte Antique, immense, et Bayek, protecteur des Pharaons, qui souhaite se venger en tuant un à un les membres d’un ordre secret. La formule connue, mélange d’infiltration et d’action, est ici magnifiée. En lorgnant sur Witcher III, AC s’est transformé en un véritable RPG avec des quêtes variées qui s’enchaînent à la perfection, un inventaire complet et un levelling débridé.

La carte est juste extraordinaire : à la fois gigantesque et vivante, offrant de splendides panoramas. Il y a tant à faire. On pourra s’infiltrer dans une garnison avec Senu, l’aigle qui nous assiste pour débusquer les ennemis ou chasser les crocros et les hippopos sur les bords du Nil. On pourra cavaler sur les dunes pour dénicher un repaire de brigands, descendre dans un sombre tombeau pour y découvrir de merveilleux trésors ou bien escalader une Pyramide pour le vertige que cela procure.

Soutenu par une histoire bourrée de surprises et de rencontres, il y a tant à découvrir, tellement d’heures de jeu devant soi qu’on ne peut que s’incliner.

Styx: Shards of Darkness (2017 – Ps4, Xbox One, PC)

Gobelin à la langue bien pendue, Styx a pour honorable métier de voler tout ce qui brille (en mettant s’il le faut des petits coups de couteaux dans le dos). C’est par hasard que j’ai découvert ce second volet mettant en scène ce lutin vert, n’ayant jamais entendu parler du premier opus auparavant. Et je découvre un jeu d’infiltration sans concession. Comme le gobelin est nul en combat, pour espérer survivre, il faudra être le plus possible indécelable dans des décors gigantesques.

La difficulté est redoutable mais le jeu est malin. Il nous permet d’être libre et créatif pour tromper les gardes, en abusant pourquoi pas des pouvoirs spéciaux (invocation d’un clone entre autres). Quelques défauts : l’histoire est prétexte, les graphismes oscillent entre de magnifiques panoramas et des intérieurs moyens. Certains passages sont ahurissants de difficulté, sauvegarder compulsivement tous les deux mètres peut finir par agacer. Mais en bon jeu teigneux, Styx a ce côté « poil à gratter » qui fait qu’on ne l’oublie pas.

Et le gobelin est attachant jusque dans sa manière de se mouvoir, en bon prince des voleurs, et dans sa manière de se foutre royalement de nous lors des game over.

Assassin’s Creed Syndicate (2015 – Ps4, Xbox One, PC)

Les insolents jumeaux et assassins, Jacob et Evie Frye, décident de leurs propres chefs de mettre le boxon à Londres. Avec ses cheminées crachant leurs fumées au loin et le fog qui nimbe Big Ben et la Tamise, le Londres de l’époque Victorienne est parfaitement reconstitué. On s’y croirait. Côté background, le jeu lorgne du coté de « Gangs of New York » avec ces bandes rivales qui s’affrontent à coups de hachoir. Mater l’adversaire pour libérer les quartiers est une bonne idée, d’autant que les bastons de rue et les séquences d’infiltrations sont très réussies. Mais dommage que ces missions aient une forte tendance à se répéter.

Côtés nouveautés, tous les ajouts sont amusants même si on peut leur reprocher de ne pas être crédibles pour un sou. Le grappin nous permet de faire de la tyrolienne entre deux bâtiments sur une bonne centaine de mètres (!) et les calèches, à fond les ballons, détruisent tout sur leurs passages comme de véritables chars d’assaut.

Neuvième de la série, Syndicate est au final un jeu bien fun avec une pléthore de choses à faire. Reste que je ne peux pas m’empêcher de comparer et de lui préférer les épisodes précédents (et suivants), plus sobres et plus subtils à mon goût.