The Humans (1992 – Amiga, Atari ST, Super Nintendo, Megadrive)

Jeu de réflexion à la Lemmings, The Humans vous propose de faire évoluer votre tribu d’hommes préhistoriques par le biais d’énigmes. Comme dans Lemmings, il faudra diriger ses bonshommes à bon escient, dans le temps imparti et sans trop de perte. Nos petits bonshommes pourront chasser le dinosaure, faire du saut à la perche ou bien la courte échelle. Les actions possibles s’élargiront à mesure que votre tribu fera de grandes découvertes : le silex, le feu ou bien encore la roue. Voilà donc un jeu diablement sympathique avec lequel on se grattera souvent la tête et les poils du menton.

On s’amusera de temps en temps de quelques détails comme le design plutôt attachant des bonshommes, la possibilité délirante de faire du monocycle ou de s’accrocher aux serres d’un ptérodactyle. Si le gameplay demande de manipuler la manette dans tous les sens (au point de se perdre dans les touches), et fait de Humans un jeu peut-être moins fun et moins accessible que Lemmings, il n’en reste pas moins un très bon jeu, accrocheur et bien mignon, et une référence du genre.

Braid (2008 – Xbox 360, Ps3, PC)

Tim, un Mario en costume cravate doit sauver sa Princesse. Pas sûr que cette fois-ci, la Princesse le suive… L’univers a beau être féerique (Mama mia, ces belles couleurs partout !), avec des constats désenchantés sur la vie à deux, l‘histoire m‘a parue bien triste… et même assez ambiguë sur la fin. Autre faux semblant, Braid n’est effectivement pas un jeu de plates-formes « classique ».

S‘il emprunte des éléments à Mario, c‘est pour mieux les détourner l‘instant d‘après. La possibilité de « rembobiner » la partie, de jouer avec le temps dans tous les sens (de le stopper comme de le ralentir) offre d’énormes possibilités. Or qui dit plein de possibilités dit aussi énigmes bien tordues (du genre tordu de chez tordu). En pièce d’orfèvre magique (le jeu est beau) et délicate (le jeu est court), Braid s’apprécie à sa juste valeur sans soluce.

S’apercevoir après tant d’efforts que l’impensable était possible est vraiment un plaisir immense !

Rick Dangerous (1989 – Atari ST, Amiga, Amstrad CPC)

Parodie d’Indiana Jones, Rick Dangerous trimballe ses pixels et son gros nez dans des niveaux de l’Enfer entre temple Inca, pyramide d’Egypte ou château emplis de Nazis. Soyez-en averti : chaque pas trottiné est susceptible d’être votre dernier. Le jeu est d’une difficulté hautement sadique et les morts (accompagnées d’un petit cri rigolo) s’enchaînent sans fin. A la longue, c’est un véritable plaisir de faire mourir notre Rick Dangerous, de le voir tomber dans des pièges que les programmeurs, amateurs de fausses pistes et de traquenards, ont pris un malin plaisir à mettre là où on ne s’y attend pas.

En bon die and retry, Rick Dangerous demande au joueur de mémoriser le parcours au pixel près ; un challenge excellent d’autant que le jeu fait preuve d’un level design très inventif. Le stock de vies est conséquent pour ne pas être trop frustré, et dynamites ainsi que flingot sont là pour piller sauvagement et sans aucune pitié les tombes et autre cavernes. Doté d’un pixel art tout rond, c’est le die and retry le plus drôle qui soit.

Un chef d’œuvre vidéo-ludique tout à la fois mortel et tordant.

Black Tiger (1987 – Arcade, Amiga, Atari ST, Amstrad CPC, Commodore 64)

Encore une pièce ? Black Tiger est de ces jeux d’arcade qui donne envie de casser sa tirelire. Deux ans après Ghosts ‘n Goblins, Capcom introduit dans sa recette de Run ‘n Jump des éléments de RPG avec clés, coffres et trésors. On libère des petits vieux : certains libèrent des items quand d’autres ont carrément une boutique derrière eux. On customise son équipement, on devient plus résistant, plus fort, plus armé que jamais. Côté plates-formes, on grimpe partout sans s’abstenir de lancer sa chaîne et de tirer des poignards. C’est le panard complet !

Avec un aplomb qui décontenance (oui, j’ai plus de trente ans et alors ?), Black Tiger cumule avec joie tout ce qu’on peut aimer dans un jeu d’arcade : une action démente, difficile mais jamais frustrante, de gros items qui tombent comme au jackpot et des détails graphiques croustillants, dorés à point dans les hauts fourneaux de chez Capcom.

Ça mérite bien les crédits infinis !

Puggsy (1993 – Megadrive, Mega CD)

Puggsy est un sympathique jeu de plates-formes où l’on incarne un gentil extra-terrestre (une aubergine croisée à une patate) égaré sur une île pleine de matous particulièrement vilains. L’originalité du jeu vient que les effets physiques de chaque objet à disposition ont été admirablement bien traduits. Ainsi, une enclume vous permettra d’avancer face à un ventilateur ou alors un ballon, bien envoyé, rebondira contre le pan d’un mur et vous permettra d’atteindre une cible… Le jeu demande ainsi un effort de réflexion pour utiliser les objets à bon escient et passé les premiers niveaux simplissimes (la plage), l’aventure ne sera pas de tout repos.

Graphiquement très joli, Puggsy bénéficie de la patte de Psygnosis (Flink ou Wiz’n Liz sur le même support) avec des décors, bien que peu colorés, détaillés et rigolos. En revanche, les animations, à commencer par le héros, sont réduites ici au strict minimum. Ca manque vraiment de punch à ce niveau. Les boss, eux, sont impressionnants et beaucoup d’effets absents habituellement sur Megadrive (rotations, zoom…) sont de la partie.

Prenant, amusant, bien réalisé… Puggsy est un jeu bien cool.

Gex (1995 – 3DO, Saturn, Playstation)

Le plus marquant dans ce jeu de plates-formes en 2D est certainement l’animation du lézard. Fluide et rapide, elle se combine à la perfection à un gameplay jouissif : notre gecko bavard pourra grimper du mur au plafond et gambader sur n’importe quelle paroi, même celle qui nous font face, sans subir les affres de la gravité.

Se ventouser partout et gober les mouches avec sa grande langue deviendra vite une seconde nature. On prendra plaisir à visiter des mondes extrêmement variés (épouvante, cartoon, jungle, kung fu) gardés par des boscos parfois très impressionnants (le dragon guatemaltèque fait son petit effet). Les graphismes sont très jolis avec une mention spéciale pour le monde Cartoon (et ses décors délirants et haut en couleur).

Gex est un excellent jeu de plates-formes, le meilleur sur 3DO, et il est bien meilleur aussi que ses suites en 3D.

Inside (2016 – Ps4, Xbox One, Pc)

Petit garçon qui avance dans un monde de plus en plus inquiétant… La filiation avec Limbo est plus qu’évidente et cette fois-ci, Playdead a ajouté de la couleur, des teintes souvent glaçantes, et de la profondeur de champ avec une 3D nous offrant de vastes panoramas immobiles. Tout comme Limbo, le reste est une soustraction permanente : pas d’explication, pas de musique (ou si peu) et surtout, pas de scène réconfortante.

Comme ce gamin au pull rouge, on plonge dans un cauchemar parfaitement orchestré où les énigmes, elles-mêmes en jouant sur un timing serré ou sur des actions malaisantes (tirez donc sur la queue du cochon), nous mettent dans un inconfort certain. La séquence finale, bien glauque, perturbe autant qu’elle fascine, et résume pour ma part ce qu’est Inside.

Alors que Limbo était une perle horrifique jouant sur des peurs classiques (l’arachnophobie pour n’en citer qu’une), Inside réhabilite « l’étrange » comme un genre primordial du fantastique, à même de nous captiver et de nous surprendre.

Donkey Kong (1982 – Atari 2600)

Vous ne rêvez pas, nous avons bien Mario le plombier (ou plutôt Jumpman le charpentier), princesse Peach qu’on doit toujours sauver (ou plutôt sa cousine Pauline si vous préférez) et le grand Donkey Kong (là, c’est bien lui, le vrai de vrai) sur une console Atari !!! C’est même, bien avant la version NES sortie 4 ans après, la toute première conversion du célèbre jeu d’arcade de Miyamoto !! Bien, après les exclamations, verdict sur cette pièce de musée.

Nous avons un jeu simplifié, allégé avec seulement 2 niveaux sur les quatre initiaux : celui où l’on doit éviter les tonneaux lancés par le Gorille et le niveau où l’on doit effondrer la plateforme de Donkey Kong en marchant sur des rivets. On peut donc sauter, grimper sur des échelles et utiliser un marteau pour dégommer du sprite. C’est sympa et plutôt jouable (le saut répond moyennement toutefois) mais c’est très limité. Des deux niveaux, le premier est amusant. Dommage qu’il se finit en quinze secondes. Le deuxième est déjà plus stressant mais on n’y reviendra pas davantage. Comme faire du score n’apporte pas de grande joie, on préfèrera de loin un Miss Pac-Man, un Galaxian ou un bon Dig Dug.

Earthworm Jim (1994 – Megadrive, Super Nintendo)

Incarner un vers de terre, c’est déjà pas mal délirant. Alors maintenant, on s’imagine qu’il est dans une combinaison atomique avec en bundle un flingolaser. On n’oublie pas qu’il est animé comme dans un cartoon de Tex Avery. Que le ver se manie très bien dans tous les sens et dans toutes les positions. Ensuite, qu’il est entouré d’ennemis aussi beaux et délirants que tarés. Et puis si on ajoute des niveaux qui ne ressemblent à aucun autre tellement c’est original (entre le sous-marin, la course dans un champ d’astéroïdes, la ballade du chien, le saut à l’elastique, le lancer de vache…). Et que les décors sont tout bêtement beaux. Tout d’un coup on obtient l’un des jeux les plus incroyables jamais paru sur consoles.

Earthworm Jim a une patate infernale même encore aujourd’hui. Son esprit absurdodélire n’a pas pris une ridule. Admirez le design des persos, difficile de croire que ce jeu a plus de 20 ans ! Concernant les versions parues sur consoles, j’ai une nette préférence pour la version Megadrive, avec son niveau en plus (Intestinal Distress mmm…tout un programme), ses graphismes moins léchés sont plus à propos avec le style du jeu et le son est des plus pétaradants.

Délire !

Aladdin (1993 – Megadrive)

Je me rappelle de la première fois que j’ai joué à Aladdin. J’ai eu la drôle de sensation d’assister à un dessin animé. Sauf que là, j’avais une manette dans les mains. C’était bien moi qui dirigeais le personnage ! Grâce au savoir faire de Disney et au génie d’un dénommé Dave Perry, Aladdin a vraiment changé la donne en matière d’animation dans les jeux vidéos.

Jamais une animation n’aura été aussi fluide, aussi magique, aussi sensationnelle que celle qui fait vivre les personnages d’Aladdin.

Il n’y a qu’à voir la course de notre voleur oriental avant de sauter sur un chameau et de donner quelques coups d’épées. S’il n’y avait que les mouvements, mais non, le jeu est magnifique, transcende la Megadrive en reprenant d’après nature les principaux décors du film. De l’ambiance bleutée des cachots au monde cartoon et délirant du Génie, Aladdin surprend de bout en bout. La musique d’une grande finesse n’est pas en reste et nous amène tout droit au pays des Milles et une Nuit. La seule ombre au tableau est pour ma part la gestion des sauts qui manque par moment de souplesse.

Mais en dehors de ça, c’est un grand rêve bleu.