3D Fight (1985 – Amstrad CPC)

Des jeux de tir, il y en a des chouettes et des sympas sur Amstrad. Mais 3D Fight est dans une catégorie à part. C’est un shoot 3D, soit (c’est le moment de se pincer d’incrédulité) le glorieux ancêtre des Starfox ! Avec une vue derrière notre vaisseau et un sol qui défile sous nos yeux, les ennemis nous arrivent dessus avec un effet de grossissement très réussi. Il ne manquerait plus que les lunettes 3D pour que la sensation de profondeur soit parfaite.

En mode 8-bit (merci, la musique d’intro), il est facile de se prendre pour Luke Skywalker dans son X-Wing à shooter les hordes ennemies. La réalisation est une véritable prouesse sur un tel support, avec une vitesse et une fluidité d’animation rarement mises en défaut.

Pour le retrogamer en quête de grands jeu sur ce bon vieil Amstrad, 3D Fight est clairement un indispensable !

Ecco the Dolphin: Defender of the Future (2000 – Dreamcast, Ps2)

Que retenir de ce jeu ? Qu’il est fastidieux avec ses énigmes à tirer la queue d’un poisson, comme certains le pensent, sans y avoir réellement joué. Effectivement, Ecco demande une patience de sioux. Certains passages sont particulièrement casse-tête mais les efforts sont comme souvent récompensés. Le jeu est bien plus qu’une aventure à déficeler. En effet, le joueur doit appréhender un nouvel environnement : l’eau.

Ainsi, passées quelques heures, on a vraiment l’impression d’être en train de nager. La jouabilité, précise et instinctive, après un temps d’adaptation (on n’est plus sur terre ferme, on est désorienté au début), participe beaucoup à cette sensation. L’ambiance est du reste envoûtante, le réalisme saisissant des créatures marines côtoient des architectures impressionnantes, futuristes et poétiques. Beaucoup de passages relèvent de la pure claustrophobie (dans les cavernes), d’oppression (le grand blanc) quand d’autres laissent au contraire un incroyable sentiment de liberté voire de vertige (Hanging Waters, les tubes d’eau dans le ciel)…

Avec une somme de moments d’anthologie, l’immersion est totale : voilà en gros pourquoi cet épisode Dreamcast est un chef-d’oeuvre.

Rez (2001 – Dreamcast, Ps2)

Rez est un shoot en fil de fer où on locke des parallélépipèdes en guise d’ennemis avec de la musique électronique dans les oreilles. Amis des jeux étranges, bonsoir ! Détruit par la critique à l’époque de sa sortie, encensé par des milliers de retro-gamers aujourd’hui, Rez, c’est noir ou blanc. On aime ou on déteste. Pour ma part, passé mes appréhensions, j’ai découvert le dernier grand jeu de la Dreamcast. Un chef d’oeuvre de chaque instant, loin de ce qu’on a pu en dire (rudimentaire, rebutant, trop court, répétitif, sans intérêt…).

Jouer à Rez, c’est s’immerger dans un monde qui n’a rien de commun avec le monde réel. La musique entêtante vous suit jusque dans vos tirs (chaque ennemi touché égale une note) et l’univers en fil de fer n’est pas comme on pourrait le croire rudimentaire. Les effets de lumière, les distorsions, les rotations, le décor en perpétuelle construction, le foisonnement de détails et la fluidité de l’ensemble ne trompent pas, on est bien sur une 128-bit et la réussite visuelle est de chaque instant. Beau, Rez l’est.

Court, trop court, Rez l’est aussi mais comme c’est un jeu hypnotisant, une fois accroc, on y joue toujours et sans cesse.

Another World (1991 – Amiga, Atari ST, Megadrive, Mega CD, Super Nintendo, 3DO, Jaguar, PC…)

Chef d’œuvre d’un seul homme, Eric Chahi, Another World est un jeu immersif. Par son ambiance particulière mais aussi par ces fameuses cinématiques intégrées à l’action. Avec cette mise en scène en direct, le jeu se rapproche côté émotions du cinéma. Il n’y a qu’à voir ce gros plan effrayant de l’énorme félin noir au début du jeu, un gros plan qui marque durablement le joueur !

Quant aux graphismes, on est vraiment dans un autre monde ! L’utilisation des polygones 2D offre un rendu exceptionnel autant du côté esthétique (les décors d’une froide étrangeté sont magnifiques) que de l’animation (la fluidité des mouvements égale celle d’un Prince of Persia). Côté jeu, ce mélange d’action et d’énigmes est très difficile et ne se livre vraiment qu’avec le temps, les occasions de mourir étant légions et imprévisibles.

Du coup, les gamers en manque d’action pure lui préféreront certainement Flashback. Ce jeu réutilise avec efficacité les mêmes procédés techniques (cinématiques, polygones 2D…) mais n’a pas la dimension artistique qui rend cet Another World si émouvant.

Panzer Dragoon (1995 – Saturn, PC)

Malgré un concept vieux comme le monde (je blaste, je blaste, j’esquive et je reblaste), Panzer Dragoon est une expérience unique, un jeu cultissime à plusieurs niveaux, et ce pour plusieurs raisons. D’une part, la réalisation prouvait à l’époque de sa sortie que la Saturn était capable de grandes choses. Une 3D mappée riche en détails, des décors somptueux et des boss monstrueusement énormes. Le jeu propose aussi un gameplay très intéressant avec une gestion permanente des vues (les ennemis arrivent de tous les côtés). Et l’animation est remarquable (on plane, on accélère, on change de direction).

D’autre part, Panzer dépasse son concept (le shoot bourrin) pour nous amener vers des sphères très peu explorées alors. Dès l’intro en image de synthèse, l’immersion du joueur est totale. On rentre dans Panzer Dragoon comme dans un film. Tout marche dans ce sens : la musique symphonique rarement entendue sur console en 1995, le design inspiré par Moëbius, un maître de la BD, la mise en scène des niveaux…

Nul doute, Panzer Dragoon est un chef d’oeuvre du genre !

Espial (1983 – Arcade, Atari 2600)

J’ai découvert Espial complètement par hasard, sur Atari 2600, puis j’ai poussé la curiosité de tester la version originale parue sur borne d’arcade en 1983. Le jeu m’a immédiatement fait penser à Xevious, et quelque part, il lui emprunte plein d’idées comme ce défilement vertical, les nombreux ennemis et ces tourelles de défense au sol qu’il faudra détruire avec un tir spécifique. Mais, à la place d’un simple clone, j’ai eu affaire à un shoot précis, à la difficulté abordable et entraînante (tout le contraire de Xevious que j’ai toujours trouvé frustrant).

J’ai été surpris par cette qualité visuelle, avec une vue de dessus d’une clarté imparable et un environnement SF luxuriant. Pour un jeu de la première moitié des années 80, c’est superbe. Sur Atari 2600, la conversion par Tigervision est une grande réussite avec un véritable décor (ce qui était très rare sur la console d’Atari), un maniement du vaisseau agréable et des sprites tout aussi nombreux que sur la version d’origine.

Une vraie surprise que voilà et surtout, un très bon shoot !

Earthworm Jim (1994 – Megadrive, Super Nintendo)

Incarner un vers de terre, c’est déjà pas mal délirant. Alors maintenant, on s’imagine qu’il est dans une combinaison atomique avec en bundle un flingolaser. On n’oublie pas qu’il est animé comme dans un cartoon de Tex Avery. Que le ver se manie très bien dans tous les sens et dans toutes les positions. Ensuite, qu’il est entouré d’ennemis aussi beaux et délirants que tarés. Et puis si on ajoute des niveaux qui ne ressemblent à aucun autre tellement c’est original (entre le sous-marin, la course dans un champ d’astéroïdes, la ballade du chien, le saut à l’elastique, le lancer de vache…). Et que les décors sont tout bêtement beaux. Tout d’un coup on obtient l’un des jeux les plus incroyables jamais paru sur consoles.

Earthworm Jim a une patate infernale même encore aujourd’hui. Son esprit absurdodélire n’a pas pris une ridule. Admirez le design des persos, difficile de croire que ce jeu a plus de 20 ans ! Concernant les versions parues sur consoles, j’ai une nette préférence pour la version Megadrive, avec son niveau en plus (Intestinal Distress mmm…tout un programme), ses graphismes moins léchés sont plus à propos avec le style du jeu et le son est des plus pétaradants.

Délire !