3D Fight (1985 – Amstrad CPC)

Des jeux de tir, il y en a des chouettes et des sympas sur Amstrad. Mais 3D Fight est dans une catégorie à part. C’est un shoot 3D, soit (c’est le moment de se pincer d’incrédulité) le glorieux ancêtre des Starfox ! Avec une vue derrière notre vaisseau et un sol qui défile sous nos yeux, les ennemis nous arrivent dessus avec un effet de grossissement très réussi. Il ne manquerait plus que les lunettes 3D pour que la sensation de profondeur soit parfaite.

En mode 8-bit (merci, la musique d’intro), il est facile de se prendre pour Luke Skywalker dans son X-Wing à shooter les hordes ennemies. La réalisation est une véritable prouesse sur un tel support, avec une vitesse et une fluidité d’animation rarement mises en défaut.

Pour le retrogamer en quête de grands jeu sur ce bon vieil Amstrad, 3D Fight est clairement un indispensable !

Trax (1991 – Game Boy)

Jeu passé totalement inaperçu lorsqu’il est sorti en 1991, Trax n’en est pas moins une petite perle. Création des studios Hal Laboratory (Kirby ou Smash Bros, c’est eux !), Trax est un jeu irrésistible où l’on incarne fièrement un petit tank tout rond, très expressif, qui shoote gentiment les méchants pabos.

Les graphismes sont clairs, les musiques sautillantes et guillerettes, les boss sont marrants, une euphorie s’installe au bout de quelques minutes. Bon effectivement, le jeu souffre de ralentissements lorsqu’il y a beaucoup de monde à l’écran et il a aussi le défaut d’être trop facile. Mais le charme opère toujours autant, d’autant plus que le jeu propose un mode permettant de jouer à quatre !

Un shmup mignon !

Rez (2001 – Dreamcast, Ps2)

Rez est un shoot en fil de fer où on locke des parallélépipèdes en guise d’ennemis avec de la musique électronique dans les oreilles. Amis des jeux étranges, bonsoir ! Détruit par la critique à l’époque de sa sortie, encensé par des milliers de retro-gamers aujourd’hui, Rez, c’est noir ou blanc. On aime ou on déteste. Pour ma part, passé mes appréhensions, j’ai découvert le dernier grand jeu de la Dreamcast. Un chef d’oeuvre de chaque instant, loin de ce qu’on a pu en dire (rudimentaire, rebutant, trop court, répétitif, sans intérêt…).

Jouer à Rez, c’est s’immerger dans un monde qui n’a rien de commun avec le monde réel. La musique entêtante vous suit jusque dans vos tirs (chaque ennemi touché égale une note) et l’univers en fil de fer n’est pas comme on pourrait le croire rudimentaire. Les effets de lumière, les distorsions, les rotations, le décor en perpétuelle construction, le foisonnement de détails et la fluidité de l’ensemble ne trompent pas, on est bien sur une 128-bit et la réussite visuelle est de chaque instant. Beau, Rez l’est.

Court, trop court, Rez l’est aussi mais comme c’est un jeu hypnotisant, une fois accroc, on y joue toujours et sans cesse.

Panzer Dragoon (1995 – Saturn, PC)

Malgré un concept vieux comme le monde (je blaste, je blaste, j’esquive et je reblaste), Panzer Dragoon est une expérience unique, un jeu cultissime à plusieurs niveaux, et ce pour plusieurs raisons. D’une part, la réalisation prouvait à l’époque de sa sortie que la Saturn était capable de grandes choses. Une 3D mappée riche en détails, des décors somptueux et des boss monstrueusement énormes. Le jeu propose aussi un gameplay très intéressant avec une gestion permanente des vues (les ennemis arrivent de tous les côtés). Et l’animation est remarquable (on plane, on accélère, on change de direction).

D’autre part, Panzer dépasse son concept (le shoot bourrin) pour nous amener vers des sphères très peu explorées alors. Dès l’intro en image de synthèse, l’immersion du joueur est totale. On rentre dans Panzer Dragoon comme dans un film. Tout marche dans ce sens : la musique symphonique rarement entendue sur console en 1995, le design inspiré par Moëbius, un maître de la BD, la mise en scène des niveaux…

Nul doute, Panzer Dragoon est un chef d’oeuvre du genre !

Espial (1983 – Arcade, Atari 2600)

J’ai découvert Espial complètement par hasard, sur Atari 2600, puis j’ai poussé la curiosité de tester la version originale parue sur borne d’arcade en 1983. Le jeu m’a immédiatement fait penser à Xevious, et quelque part, il lui emprunte plein d’idées comme ce défilement vertical, les nombreux ennemis et ces tourelles de défense au sol qu’il faudra détruire avec un tir spécifique. Mais, à la place d’un simple clone, j’ai eu affaire à un shoot précis, à la difficulté abordable et entraînante (tout le contraire de Xevious que j’ai toujours trouvé frustrant).

J’ai été surpris par cette qualité visuelle, avec une vue de dessus d’une clarté imparable et un environnement SF luxuriant. Pour un jeu de la première moitié des années 80, c’est superbe. Sur Atari 2600, la conversion par Tigervision est une grande réussite avec un véritable décor (ce qui était très rare sur la console d’Atari), un maniement du vaisseau agréable et des sprites tout aussi nombreux que sur la version d’origine.

Une vraie surprise que voilà et surtout, un très bon shoot !

Tempest 4000 (2018 – Ps4, Xbox One, PC)

En bon tube shooter « old school » relevé à la sauce 4K, cette refonte améliorée de TxK (paru sur PSvita) ne semble s’adresser qu’aux fans hardcore d’Atari, tant elle fait peu de concession aux joueurs néophytes, et c’est bien dommage. C’est onéreux (29.9€ !!), aride (3 modes de jeu) et hard (à l’ancienne)… Mais que c’est BON ! Pour peu qu’on comprenne l’importance des bonus (comme le saut vers l’arrière) et qu’on s’accroche (accrochez-vous, les niveaux ont l’avantage d’être courts), le jeu provoquera en sus des shots successifs d’adrénaline et d’endorphine, une terrible addiction.

Du cylindre emberlificoté au half-pipe démentiel, les ennemis inonderont le terrain et exploseront au contact de notre tir en poussières de pixels, dans un véritable feu d’artifice de sons et de couleurs ! C’est du « reviens-y » qui marque l’ouïe, la rétine et le cortex. Nouveauté de taille par rapport à Tempest 2000 (en plus d’un bonus d’invincibilité et de nouveaux ennemis), la surface de jeu peut changer de forme ou de sens durant la joute, nous faisant perdre tous nos repères.

Hors-du-temps, cinétique et scintillant de ces lumières irrésistibles, Tempest 4000 est un jeu incroyable !